Joe Sacco, bédéreporter
"Je pense que l'on peut faire du journalisme à travers la BD" explique Joe Sacco : "Après des études de journalisme, je n'ai trouvé aucun travail intéressant. comme je dessinais depuis tout petit, j'ai donc décidé de continuer. En même temps, ce qui se passait dans le monde me passionnait toujours. Un jour, je suis parti au Proche-Orient, avec l'intention de réaliser une sorte de "travelogue", une chronique de mes expériences en dessin. Pour ce premier grand reportage en Palestine, avec la naïveté des étudiants, je me suis baladé en taxi un peu au hasard en Cisjordanie et à Gaza, pour interroger les gens et récolter des informations. Quand j'ai réuni le tout, ça a ressemblé à un mélange de journalisme et de BD, sans que j'aie vraiment planifié les choses. Au fil du temps, ma conscience s'est affirmée et ma méthode affinée. En tout cas, comparée à d'autres médias, la bande dessinée a cette faculté de placer le lecteur au coeur de ce qui se passe, de le confronter plus directement à la réalité. Plus que la photo, elle peut créer une atmosphère en fonctionnant sur la répétition d'images. A la différence des correspondants de guerre, je n'ai pas de deadline. ce qui m'anime, je crois, c'est plutôt l'empathie avec ceux, agressés ou déplacés, dont la voix ne compte pas. Cela dit, je me considère d'abord comme un journaliste, non comme un militant. Aujourd'hui, je travaille à un livre sur les immigrants africains qui tentent d'entrer en Europe via Malte".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire