Amnesty International vient de publier un album de bandes dessinées pour sensibiliser l'opinion sur les violences faites aux femmes en France et dans le monde.
Cette B.D. sera exposée à la fête du chiffon rouge.
Nous publions ici quelques illustrations.
La B.D. qui accuse
Violences au sein et autour du couple : tous les deux jours et demi, en France, une femme meurt sous les coups des son partenaire.
Environ 70 000 adolescentes de dix à dix-huit ans sont menacées d'être mariées de force, et entre 55 000 et 65 000 fillettes sont mutilées ou menacées de l'être.
Environ 70 000 adolescentes de dix à dix-huit ans sont menacées d'être mariées de force, et entre 55 000 et 65 000 fillettes sont mutilées ou menacées de l'être.
Dans le monde, chaque année, 5 000 femmes sont tuées au nom de "l'honneur" et des centaines de milliers d'autres sont victimes de la traite en vue de la prostitution.
Considérées comme une affaire privée qui ne relève que de l'intime, les violences faites aux femmes sont, pour Amnesty International, une affaire d'Etat.
La parution d'une bande dessinée sur ce thème est dans le droit fil de l'étude menée en 2006 qui "mettait en avant les problématiques des violences au sein du couple et de la traite des femmes aux fins de prostitution. D'autres aspects, comme les obstacles spécifiques rencontrés par les femmes dans un contexte de migration sont également abordés, en particulier la question des mariages forcés et des mutilations sexuelles féminines".
A la tête des éditions Des ronds dans l'O, Marie Moinard a osé franchir le pas, apporter le témoignage fort d'une histoire personnelle, mais elle a aussi voulu dépasser sa propre expérience en recueillant d'autres histoires, d'autres tragédies intimes. Comme celle d'Awa, victime de l'excision, de Cristina, victime de la traite et de la prostitution, "pour que la honte change de camp, parce que seul l'agresseur doit être jugé et condamné" et pour briser un mur de silence que cet album contribue de belle manière à lézarder. Bouleversante aussi, la lettre que Nadia, née des viols, "arme de guerre et de purification ethnique", écrit à sa mère disparue ou le témoignage sur la lapidation d'une enfant.
Autant de vies détruites, dénoncées avec force et talent par les artistes, dessinateurs, illustrateurs, coloristes, auteurs de cet album nécessaire.
Des faits et des chiffres
Deux études, de l'Institut national des hautes études de sécurité et de la division conditions de vie des ménages de l'Insee, rappellent quelques faits et chiffres parlants. Les violences envers les femmes sont multiples : sans compter les agressions subies dans leur cadre familial actuel, 6% des femmes ayant entre 18 et 59 ans ont été l'objet d'injures sexistes en 2005 ou 2006, 2,5% ont été agressées physiquement et 1,5% a déclaré avoir subi un viol ou une tentative de viol. Dans ce dernier cas, un sur cinq est perpétré par l'ex-conjoint et la moitié des victimes connaissaient leur agresseur. Les violences sexuelles sont moins fréquentes au sein du ménage, mais c'est l'inverse pour les violences physiques. Les femmes sans diplômes sont trois plus nombreuses à subir des violences domestiques que les plus diplômées. Les caresses, baisers et autres gestes déplacés sont les agressions sexuelles les plus fréquentes et ont pour cadre le lieu de travail dans un quart des cas. Selon l'enquête "Cadre de vie et sécurité" menée début 2007, les femmes sont autant exposées à la violence dans leur ménage qu'en dehors : 3,3% des femmes âgées de 18 à 59 ans ont déclaré avoir subi en 2005 ou 2006 au moins une agression physique ou sexuelle de la part d'une personne vivant avec elles, elles sont 3,4% à en avoir subi en dehors de leur ménage.
Pour commander cette B.D. : www.desrondsdanslo.com
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