Le front commun réalisé en vue du prochain 1er mai est de nature singulièrement différente. L'assise de l'unité est sans précédent dès lors qu'elle intègre la CFDT, qui n'avait jusqu'alors jamais fait cortège commun avec d'autres syndicats en pareille circonstances, pas même en 2002, et la CFE-CGC, qui ne manifeste jamais à cette occasion. De surcroît, et à la différence de ce qui s'est passé depuis plus d'une décennie, l'unité ne s'opère pas sur une base politique défensive, mais au nom des principes convergents de riposte à la crise énoncés le 5 janvier par les huit confédérations et fédérations. Pour préparer ce "nouveau temps fort de mobilisation" destiné à "peser sur le gouvernement et le patronat", celles-ci ont convenu de "faire du mois d'avril un mois de mobilisations ponctué d'initiatives visant à soutenir les actions engagées et à organiser les solidarités."
Dans la continuité de la stratégie déployée depuis début janvier, il s'agit donc de prendre appui sur la conflictualité grandissante qui contraint le pouvoir à la défensive pour amplifier l'importance des journées d'action qui scandent le mouvement. Ces journées qui participent à la construction de la convergence sur la base des principes adoptés le 5 janvier permettent à chacun de prendre la mesure du mouvement et libèrent, par là même, les énergies locales face aux suppressions d'emploi, menaces sur les garanties collectives et atteintes aux services publics. En renforçant, à leur tour, la combativité dont elles se nourrissent. Le 1er mai, journée de lutte et de solidarité internationale, constitue, dans ce cadre, un atout supplémentaire, autorisant l'affirmation d'aspirations convergentes face à la crise à l'échelle européenne et au-delà. L'imaginaire social et la puissance d'évocation dont il demeure chargé peuvent de surcroît lui permettre de distiller un parfum de mai, chargé de rêve et, par là même, propre à faire mouvement.
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