L'unité syndicale aura, ce coup-ci, bousculé les traditions et les cultures des organisations, l'histoire même du mouvement syndical français. Les huit organisations manifesteront ensemble le 1er mai. Elles appellent les salariés, les retraités, les privés d'emploi et les familles à descendre dans la rue pour faire de ce 1er mai 2009 une journée exceptionnelle. Un tel rassemblement ne s'est jamais produit le jour de la fête du travail.
Dans un communiqué publié hier, la CFE-CGC a de nouveau expliqué sa volonté de participer à un défilé qu'elle ignore traditionnellement par crainte des "tentations de récupérations politiques". Mais là, juge-t-elle, au nom d'un "malaise social qui est grand et ne se calme pas", il faut manifester "sur les slogans de notre cahier revendicatif".
Première aussi pour la CFTC, qui participera aux manifestations unitaires du 1er mai pour la première fois de son histoire. "Ce 1er mai doit être une manifestation très forte de l'unité syndicale pour défendre l'emploi pour tous les salariés", explique la CFTC à l'intersyndicale.
Enfin, pour FO qui, à l'exception du 1er mai 2002, l'avant-second tour de la présidentielle marqué par la présence de LePen, n'a jamais, depuis sa création en 1948, participé à un 1er mai avec la CGT, c'est aussi un événement. "Nous réaffirmons en toute clarté notre volonté de maintenir cette intersyndicale". FO affirme qu'il y aura bien un cortège unique à Paris le 1er mai, même s'il peut y avoir, selon elle, des problèmes dans des localités.
"Un 1er mai inédit" pour Solidaires, "c'est une décision extrêmement rare", pour la FSU, "un temps fort exceptionnel pour les revendications et la solidarité", pour la CFDT. "L'intersyndicale tient à rester unie, précise-t-elle, à être une perspective pour l'ensemble des salariés. La CFDT y est très attachée".
"Nous voulons un premier mai tellement fort, tellement exceptionnel, qu'il permette aux salariés d'enfoncer encore des angles dans la politique du gouvernement", affirme la CGT. Et "pour le mois d'avril, il faut se défoncer", insiste la CGT, "poser la question de l'emploi et du pouvoir d'achat partout, y compris dans les petites entreprises". Un "feu roulant d'actions", tout le long du mois d'avril, dans les localités, les bassins d'emplois... En Moselle aussi, il faudra être à la hauteur.
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